les 6 voyages de lone sloane (phillippe druillet/albin michel 2000)

                                             Druillet, Philippe Druillet..............................................!

  A l'approche d' une expo consacrée à ce talentueux dessinateur, sur le thème du roman de Gustave Flaubert : Salambo; je me suis replongé avec émotion dans les aventures de son avatar de papier, le dénomé : Lone  Sloane,baroudeur solitaire des étoile, sorte de han solo, en plus torturé.
  Je n'avais pas relus ces pages depuis une éternité, mais le plaisir est intact. Comment ne pas êrte époustouflifié (argl !) par les planches théâtrales, baroques aux multiples sens de lectures commises dans les années 70, par un artiste à l'orée de sa carrière.

    Parrues en 1972, ce premier opus des extraordinaires aventures de Sloane, détonnent par une approche graphique innovante,audacieuse, mais ô combien maitrisée par ce jeune prodige. Les lecteurs de feu journal pilote,se prennent une magistrale claque entre les oreilles (ou plutôt les yeux !). Le dessin habité de Druillet les emmène vers les immensités sidérales en compagnie du baroudeur aux pupilles rouges sang.

   L'originalité du créateur, n' est tout de même pas sans influences extérieures (mais, ça, on ne le découvre que vingt ans après !). Les planches de cet album, sont un condensé des univers graphiques et littéraires de l' auteur. Ce qui frappe d' abords, ce sont les influences américaines. Comment ne pas faire un parallèle entre les pleines pages représentant l' immensité cosmique de Sloane et les compositions aussi alambiquées d' un Jack Kirby. Les deux hommes ont un traitement graphique diferrent,mais semblent possédés par une même volonté de composé l' espace par un fourmillement de planettes, de voies lactées, de vaisseaux gigantesques...........

  De même, son sens de la composition des pages, fait preuve d' un dynamisme qui fait penser aux travaux de jim  Steranko sur le comic du nick fury. Les poses théâtralisées des personnages, le rythmes de lecture, le graphisme propre du héros, les effets d' optique, tout ceci indique que Druillet s' est fortement inspiré du créateur américains .

      Ces deux pages témoignent des influences comicbookesque  de l'auteur.
Il en va de même pour les résurgences littéraires. L' œuvre de Druillet respire a plein nez, les embardées héroïques d 'un Cimerien bien connus , écrits de la plume de R.E.Howard. Le lyrisme des aventures de Conan, ou s' entrechoque glaives ensanglantés et corps meurtris se retrouvent sous les pinceaux de l'artiste. Les masques, ornements, bijoux des personnages sont affiliés à l'univers dépeint par, frank frazzetta, dans ses représentations des épopées barbaresques.

En regardant cette page, n' avez vous pas envie d' être un cimerien bravant mille tempêtes à la poursuite de trésors cachés ou de demi dieux maléfiques?

    Venons en, maintenant, à ce qui transparait le plus dans l' œuvre de  Druillet.
L 'autre référence literaire, dont l'auteur s' imprègne, est sans conteste, les visions de H.P.Lovecraft. Toutes ses architectures démesurées, ses incantations improbables , font échos aux grands anciens, au mythe de chtullu. L 'homme n' est que le jouet de créatures mythologiques et d'êtres surnaturels doués de pouvoirs qui nous dépassent.

Philippe Druillet, ne c'est il pas essayé à dessiné sa version du nécronomicon au début de sa carrière! si !